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368 [i 588] journal
En ce tems, Rapin, prevost de l'hostel, fut chassé de Paris pour être bon serviteur du Roy, et dépouillé de son état, duquel la Ligue investit un larron nommé La Morlière (0 ; de laquelle injustice il s'en revengea sur le papier par des vers, n'en pouvant avoir autre raison.
Ergone post longos provectâ cetate labore*,
Navatce heec référant preemia militiee? Nec poterie pro de ssefides, multosqueper annos
Obsequium , et studii tot monimenta mei ? Quofugiam extorris sine munere, privus. et ex'spes,
Cor/juge cum cHàra, pignoribusque novem ?
Le jeudy 21 juillet, l'edit de l'Union («) fait, non tant contre la religion du roy de Navarre que pour le for-clorre de tout ce qu'autre que Dieu ne lui«pouvoit oster, fut publié en la cour de parlement séant en robes rouges. Après cette publication fut chanté un solemnel Te Deum, où toutes les cours des compagnies, reines, princes et princesses assistèrent; et le lendemain le feu d'allégresse en fut fait.
Ce jour arriva à Mante, ou le Roy étoit, le comte de Soissons; auquel le Roy fit dire qu'il se retirast jusqu'à ce qu'il le mandast : car les deux Reines et madame
(-) La Morlière : Il étoit notaire au châtelet, et l'un des Seize. Il fat fait lieutenant criminel de robe courte, et non pas prévôt de l'hotel. — (-) L'edit de l'Union : Les articles arrétés entre la Reine mère et le «*• dinal de Bourbon et duc de Guise, le 11 juillet r588 , portent qu'il sera fait un édit de réunion pour extirper entièrement toute hérésie dans le royaume. Mais, sans attendre cet édit, les articles furent publiés dès le méme jour à Paris, avant méme que le Roy l'eût ordonné : car son ordre pour la publication est du ai juillet. Ges articles , qui sont en apparence contre la religion prétendue réformée, ne tendent qu'à exclure de la couronne le roi de Navarre et les princes de la maison de Bourbon.
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